Prisonnier (par la volonté de Dieu) du corps d'un écrivain fraîchement suicidé et chichement membré, moi, Lucifer, Ange Déchu, Porteur de Lumière, Prince des Ténèbres, de l'Enfer et de ce Monde, Seigneur des Mouches, Père du Mensonge, Suprême Apostat, Tentateur, Antique Serpent, Séducteur, Accusateur, Tourmenteur, Blasphémateur et, sans contestation possible, Meilleur Coup de l'Univers Visible et Invisible (demandez donc à Ève, cette petite garce), j'ai décidé – ta-daaah ! – de tout dire.
Tout ? Presque. Le funk. Le swing. Le boogie. Le rock…
C'est moi qui ai inventé le rock. Si vous saviez tout ce que j'ai inventé : la sodomie, bien sûr, la fumette, l'astrologie, l'argent... Bon, on va gagner du temps : tout, absolument tout ce qui vous empêche de penser à Dieu. C'est-à-dire à peu près tout ce qui existe."
Moi, Lucifer est un hilarant portrait du diable, sous forme de confession pour le moins très intime…
♥♥♥/5
Voilà un roman que j'étais impatiente de découvrir ! En effet, comme vous le savez peut-être déjà, j'aime beaucoup les histoires touchant aux anges/démons. J'aime beaucoup aussi les méchants, qui ont souvent une psychologie bien plus intéressante. Une histoire qui raconte donc les aventures du plus grand méchant, l'ange déchu Lucifer ne pouvait donc que me plaire.
Le principe se rapproche un peu de la série Lucifer (que j'apprécie aussi beaucoup soit dit en passant), à savoir, le roi de l'Enfer incarné sur Terre, vivant une vie de mortel. Le récit est fait un peu à la façon de mémoires, où Lucifer s'adresse directement à nous, partageant son étonnement de la découverte de la vie matérielle (et oui, en tant qu'esprit immatériel, le toucher, les odeurs etc... n'étaient pour lui que des notions abstraites), autant que des bribes de son passé (sa rencontre avec Adam et Eve, l'influence qu'il a eu sur certains personnages historiques...).
Jusque là, tout est très intéressant et je me réjouie. Malheureusement plus on avance, plus je déchante. Le récit est particulièrement décousu (Lucifer est le roi des digressions), à tel point qu'on finit par ne plus vraiment savoir où on en était à la base. Et puis, la fin m'a franchement laissé sur ma faim. Il faut dire, je ne l'ai pas vraiment comprise. L'incarnation de Lucifer ne devait durer que 30 jours, suite à quoi il devait choisir de rester incarné, ou de retourner en Enfer. Les conséquences de son choix devaient visiblement être très importantes, mais je n'ai pas vraiment compris de quelles conséquences il s'agit. Et finalement, une fois son choix fait, je ne suis même pas sûre qu'il y ait vraiment eu de conséquences...
Au final, je resterais sur la série qui parvient bien mieux à nous interroger sur la psychologie trouble de ce personnage des plus complexes.